Laurent LARIFLA : Association entre facteurs de risque cardio-vasculaire et coronaropathie aux antilles
Résumé :
Aux Antilles, la faible fréquence des coronaropathies pourrait être liée à des facteurs génétiques, ethniques et/ou une distribution spécifique des facteurs de risque cardio-vasculaire (FDRCV). Les propriétés de l’ANP (Atrial Natriuretic Peptide) et l’influence de certains polymorphismes de son gène, fréquents dans les populations d’ascendance Africaine pourraient également être en cause. L’analyse des dossiers de 638 patients coronariens consécutifs a mis en évidence une forte prévalence de l’hypertension artérielle et du diabète dans cette population et révélé des différences significatives dans la prévalence des FDRCV entre Afro-Caribéens (AC), Caucasiens et descendants de migrants Indiens. L’analyse des coronarographies de 420 patients AC a montré que le diabète était le FDRCV le plus fortement lié à la sévérité des lésions coronaires alors que l'obésité apparaissait paradoxalement comme un facteur protecteur. La transfection in vitro, de cellules musculaires lisses artérielles par une construction adénovirale porteuse du gène de l’ANP a entrainé une inhibition de la prolifération et de la migration cellulaire de 31 % et 25% respectivement. In vivo, cet effet s’est traduit par une réduction de 25% de la formation néotimale et de 28% du rapport intima/média dans un modèle d’hyperplasie de carotide de rat. Dans une étude transversale incluant 210 sujets diabétiques AC nous avons mis en évidence une association entre le polymorphisme rs5065 (2238T>C) du gène de l’ANP et l’existence d’une coronaropathie. Dans cette étude, l’odds ratio de la présence d’une coronaropathie chez les porteurs de l’allèle mineur de cette mutation (TC/CC) était de 0,50 (0,26–0,96; P = 0,038).
Mots clés : facteurs de risque cardio-vasculaire — coronaropathie — ANP —génétique —transfert de gène