Back


Cédrick COPOL : Études mathématiques et numériques pour la modélisation des systèmes hydrothermaux - Applications à la géothermie haute énergie



Résumé :

 

L'objectif de notre étude est de modéliser un réservoir géothermique. Si nous supposons que le réservoir géothermique n'est composé que d'eau pure le transfert de matière et d'énergie est classiquement décrit par deux équations de conservation : la conservation de la matière et la conservation de l'énergie. À ces deux équations vient s'ajouter la vitesse du fluide classiquement donnée par la loi de Darcy tandis que les propriétés thermodynamiques, obtenues grâce à des équations théoriques ou empiriques (les équations d'état), ferment le modèle mathématique. Dès lors ce modèle fermé, il existe différents schémas de résolutions. Le premier est de résoudre en pression et température puis de procéder à un changement de variables lors du passage de monophasique à diphasique ou de diphasique à monophasique. TOUGH2 utilise le couple pression-saturation dans la zone diphasique. La seconde approche est de résoudre en pression et enthalpie afin d'accroître la stabilité lors de la transition entre l'état monophasique et l'état diphasique (voir Hydrotherm). Nous avons adopté la seconde option, résoudre en pression et enthalpie. De plus la résolution spatiale est faite avec les volumes finis.

 

La modélisation d'un réservoir géothermique fait intervenir des équations fortement dépendantes l'une de l'autre. Cependant nous avons fait le choix de découpler la résolution afin de se libérer de la complexité de la résolution d'un système couplé. En effet, cette méthode possède l'avantage d'être moins consommatrice de mémoire puisque nous travaillons toujours avec le même nombre de données, mais dans une matrice deux fois moins importante. Nous montrerons que cette méthode demeure suffisamment précise pour une utilisation aussi bien dans le domaine industriel que dans celui de la recherche.

 

Nous offrons à l'utilisateur une grande liberté grâce à l'implémentation de plusieurs méthodes : Euler implicite, explicite, Runge-Kutta ou BDF2 pour les solveurs temporels ou GMRES et BICGSTAB pour les solveurs linéaires. Nous pouvons gérer des conditions aux limites très variées telles que des flux nuls (décrivant une frontière qui n'échange pas de matière avec l'extérieur) ou une condition mixte (Dirichlet sur la pression et Dirichlet ou condition « sortie libre » sur la température… Cette dernière situation décrit une zone de recharge ou de décharge. Nous avons développé un outil multilangage : Python, Fortran et C++ (une implémentation de l'IAPWS provenant du projet freesteam incluant la zone supercritique). Tous ces langages sont orientés objet. L'IAPWS est l'outil permettant de calculer les propriétés physiques inconnues et par conséquent il ferme le système.

 

Enfin nous avons appliqué le modèle sur le bassin parisien, France, sur plusieurs systèmes 1D et un autre système 2D réalisés par Coumou avec la plateforme CSMP++. Le bassin parisien est un réservoir exploité pour produire de la chaleur par le biais du pompage d'une eau à 70 °C et réinjecté à 40 °C. Les simulations 1D permettent de visualiser le déplacement d'un front de chaleur en haute enthalpie. La simulation 2D montre la convection naturelle de l'eau dans une faille. Chaque simulation a été comparée aux résultats obtenus avec un autre code (CSMP++, HYDROTHERM ou TOUGH2) et les résultats sont en accord.